1945 | L’après guerre
«Cette guerre n’est pas une guerre comme les autres. Toute puissance occupant un territoire y impose son ordre. Il ne saurait en être autrement.»
Staline à Tito.
En 1945, la situation est claire : deux blocs, alliés pendant la seconde guerre mondiale, doivent s’affronter sur la gestion de l’après-guerre. Les alliés occidentaux veulent reconstruire une Europe devenue pauvre. Cette fragilité est une opportunité pour le communisme.
Après les accords de Yalta en février 1945, les pays libérés de l’Europe de l’Est par l’armée rouge deviennent communistes. À l’aide économique Marshall de l’Occident, proposée à tous les pays sans exception, Staline offre une grande quantité de main-d’oeuvre, du matériel nécessaire à la reconstruction, la participation d’ingénieurs et d’architectes à la reprise de l’activité industrielle. Les Soviétiques se retrouvent alors en grand nombre sur le sol de l’Europe de l’Ouest. Le Général Charles De Gaulle y voit le retour d’une occupation, mais il va mystérieusement être assassiné à l’automne 1945.
Ce même automne 1945, la Russie impose sa présence dans toute l’Europe, en bénéficiant des colonies de chacune d’elles. Ces terres de l’Orient deviennent une préoccupation majeure pour l’U.R.S.S qui voit en elles l’opportunité de dominer le monde. A l’issue d’alliances, d’aides à l’indépendance, de financements élaborés, la majorité de l’humanité commence à suivre l’idéologie communiste. La machine est lancée, il faut se venger d’une élite intellectuelle et capitaliste.
1945 | Mystère sur l’assassinat du Général De Gaulle
«Vous n’aurez jamais L’Europe et le peuple de l’Europe.»
De Gaulle à Staline.
Avant d’être manifestement enlevé lors d’une prise d’otages, puis tué, le Général s’est rendu aux bureaux de la minière près de la Belgique. Il est mandaté par l’U.R.S.S comme intermédiaire dans le conflit qui oppose la frontière Belge et la France dans le domaine des exploitations minières.
Certains faits étranges font accroître les soupçons sur Staline, le K.G.B égare les éléments de l’enquête et discrédite les témoignages. Les autorités dénoncent un complot orchestré par des agents américains infiltrés.
1945 | L’Allemagne entre dans l’U.R.S.S
Après le refus du plan Marshall et la création d’un État socialiste dirigé par un parti frère, la Sozialistische Einheitspartei Deutschlands (ou SED : Parti Socialiste Unitaire d’Allemagne), les Soviétiques cherchent à consolider leur participation et leur présence dans toute l’Allemagne. Pour cela il faut convaincre la population du bien-fondé de la politique économique et l’associer à un système de défense global. Le plan idéologique est soutenu alors par le Parti Communiste Français (PCF).
Malgré la colère du peuple allemand qui arbore des drapeaux américains et anglais, l’armée rouge tente de maintenir l’ordre en coordonnant un démantèlement des groupuscules américains sur le sol européen. L’Angleterre et les États-Unis retirent leurs troupes en Allemagne, abandonnant leur territoire dans le chaos le plus total, emportant avec eux quelques ingénieurs allemands.
Dans cette même période, grâce aux ingénieurs allemands de l’ancienne Allemagne de l’Est, les progrès technologiques soviétiques sont spectaculaires, amenant la naissance d’armes au potentiel destructeur phénoménal.
Le K.G.B parviendra à arrêter de nombreux complotistes américains et doit mettre un terme à ce kidnapping du génie scientifique pour éviter que les ingénieurs russes ne travaillent par contrainte pour le bloc Ouest. Suite à cet événement, les États-Unis annoncent officiellement leur refus de participer à la sécurité internationale, qui aurait favorisé le progrès social visant à terme à la paix mondiale, et fondent cette même année l’United Nations Agreement (U.N.A) afin d’anticiper et coordonner ses actions militaires contre l’U.R.S.S.
1946 | Morcellement du monde entre l’U.N.A et l’U.R.S.S
«Malheureusement, il n’existe pas plus dangereux pour un peuple tout entier que l’indécision de faire partie d’un bloc.»
José María Velasco Ibarra.
Globalement, l’U.N.A réunit l’Amérique du Nord, l’Angleterre, l’Irlande, l’Islande, la Norvège, la Scandinavie, l’Australie et des pays du proche Orient. Mais elle garde sous contrôle des régions stratégiques sur le sol européen au centre même de l’U.R.S.S, une multitude de régions isolées comme la Bretagne et des ports méditerranéens en France, la pointe de Gibraltar en Espagne, de nombreuses îles grecques, l’Ouest de la Lituanie, … Cet émiettage territorial isolé permet d’espionner de plus près les agissements de l’U.R.S.S qui rassemble la Russie, le reste de l’Europe, de nombreux territoires du Moyen Orient jusqu’à l’Extrême-Orient et quelques colonies d’Afrique.
Pour la Russie, afin de marquer son appartenance à l’U.R.S.S et en signe de reconnaissance, les nations appartenant à l’U.R.S.S érigent des monuments à la gloire de Staline.
Pour les U.S.A, un réseau de diverses alliances militaires existe désormais entre les nations de l’U.N.A, et certaines sont liées par des accords de libre-échange. Mais un accord bien plus occulte les lie : il s’agit de mettre en place une stratégie psychologique et militaire contre l’ennemi communiste. La propagande autoritariste rouge s’étend partout dans la société via le journalisme et les déclarations des intellectuels publics, des étudiants, et de l’enseignement. Les nations qui approuvent le point de vue américain sur l’avenir des peuples dans le monde s’unissent ainsi en douceur à l’U.N.A avec le discours hérité de l’anticommunisme.
L’Amérique du Sud gronde et refuse d’être influencée par les deux blocs. Elle basculera pourtant bien assez vite dans la révolution et se ralliera à l’U.R.S.S qui leur apportera une certaine stabilité. Seul le Japon et quelques pays du Moyen Orient résistent aux deux blocs. Les conflits idéologiques éclatent dans le monde.
1947 – 1949 | Guerres d’influence
La guerre d’Indochine fait rage, suivit du Cambodge, du Vietnam, de la Corée et des guerres civiles en Espagne, en Grèce et en Italie.
Les deux blocs coordonnent la guerre des colonies sur le sol d’Afrique, l’Égypte étant le centre de tous les intérêts pour établir une base logistique militaire contrôlant le Moyen Orient et le Proche Orient.
Les dépenses se tournent essentiellement vers le financement militaire, ce qui accroît considérablement les conséquences dévastatrices. Les conflits s’accentuent à travers le globe: Syrie, Afghanistan, Iran, Irak, Éthiopie, Mozambique, Sénégal, Mali, Niger, Ouganda, Arménie, Azerbaïdjan, …
Les actions terroristes de groupuscules indépendantistes, séparatistes ou religieux, orchestrés par l’U.N.A pour frapper au cœur des capitales européennes deviennent incontrôlables. Les attentats et prises d’otages terroristes se multiplient. L’U.R.S.S doit renforcer leur sécurité intérieure.
1950 | Le nouvel enjeu : les bombes A, H et N
«L’épidémie menace, ils nous faut soigner le monde des lépreux moraux !»
Harry S. Truman.
La bombe A fait son apparition en Russie suivie de près par la bombe A américaine. Nul doute que les ingénieurs allemands sont les piliers de cette avancée technologique dans les deux camps. Peu de temps sépare la mise en place et les premiers essais de la bombe A du succès de la bombe H américaine puis de la bombe H russe suivie de la bombe N à Neutron. Les situations géopolitiques et l’apparition de nouveaux avions sophistiqués, ainsi que de fusées longues portées pouvant transporter une telle puissance de feu, terrifient l’humanité, d’autant que le monde vient tout juste de sortir d’une seconde guerre mondiale.
Au printemps 1950 des rumeurs inquiétantes parlent de l’éventualité d’une guerre totale entre les deux grandes nations ; c’est le début d’une longue guerre des nerfs nucléaire qui va durer dix ans. Staline marque l’entrée de la bombe nucléaire dans le conflit qu’oppose l’U.R.S.S à l’U.N.A lors d’une déclaration : «Le monde ne peut plus ignorer le conflit mondial qui se prépare, il faut s’allier et combattre pour la république soviétique ou craindre nos armes à destruction massive !».
L’enjeu est alors de devenir la première puissance pétrolière dans le monde en soumettant la menace au Proche Orient. L’Amérique, en pleine période de maccarthysme, annonce en retour un communiqué qui insulte le bien-fondé du communisme : «L’épidémie menace, ils nous faut soigner le monde des lépreux moraux !» Harry S. Truman. Ce dernier extrait du discours marquera le début d’une chasse ouverte contre les communistes et, avec elle, les meurtres liés à la «peur rouge» se multiplient.
Staline veut conquérir l’espace pour écraser l’U.N.A, et promet l’alunissage d’un Russe dans un futur proche. Pour des raisons d’efficacité énergétique, des complexes nucléaires ultra-modernes, nommés «monolithes nucléaires», sont intégrés aux zones industrielles. Ces centrales et ces piles nucléaires sont chargées de fournir massivement de l’énergie afin d’accroître le potentiel de production. Les éléments radioactifs arment les nouvelles générations de missiles longues portées et freinent ainsi la menace grandissante de l’U.N.A. Le paysage urbain de l’Europe soviétique s’organise différemment: les villes sont des zones divisées en bloc. La société est majoritairement constituée de classes ouvrières et de fonctionnaires qui facilitent l’organisation administrative de toutes les nations de l’U.R.S.S.
Suite à une infiltration d’agents doubles, le projet secret soviétique Kallista est révélé au monde. Le projet est un programme complexe qui planifie les avancées technologiques, scientifiques, militaires mais aussi sociales sur les 20 prochaines années. Le procédé avec laquelle ont été obtenu ces révélations met également à jour la violation des États-Unis sur le sol européen. Le Président Truman est contesté et laisse place au républicain Dwight qui sera succédé par Eisenhower. Il ne se passe pas un jour sans que l’on parle de la menace qui pèse depuis les années 50 sur le monde. Face aux tensions, le Japon se rallie en 1954 à l’U.R.S.S, véritable «pierre angulaire» de la force soviétique en Extrême-Orient face à la menace des États-Unis. «L’U.R.S.S, déclare Eisenhower, se répand le monde, nous avons de quoi l’enrayer. Le Japon a tourné le dos au peuple américain, à la démocratie et à l’ United Nations Agreement. Le Japon doit à présent assumer son choix. Le Japon doit cesser de nous tourner le dos et se préparer à un face à face. Nous ne tolérerons pas de présence militaire sur le territoire japonais. Nous riposterons si nécessaire».
Au cours de l’apparition de Staline devant son peuple, les autorités japonaises et coréennes vinrent saluer l’arsenal soviétique malgré les inquiétudes internationales. «Comme nous sommes la première force mondiale, nous allons devoir travailler ensemble, main dans la main, déclare Staline, Nous sommes à présent en droit de déclarer que l’Union des Nations anglo-saxonnes n’a pas d’avenir sans l’acceptation d’un parti communiste au sein de leurs nations». Le Japon ne semble pas collaborer pleinement avec les Soviétiques ; une forte résistance déséquilibre l’idéologie communiste qui à du mal à s’imposer. La Chine et la Corée sont en charge de maintenir cette nouvelle nation dans l’U.R.S.S, mais Staline n’arme pas au nucléaire les pays de l’Extrême-orient par précaution, écartant ainsi l’hypothèse qu’un jour ses propres bombes se retournent contre l’U.R.S.S. Attaché au Japon, Staline établit une base militaire et un laboratoire de recherche expérimentale russe. Le Japon profite des dernières avancées technologiques russes sur son territoire mais n’accède toujours pas à l’arme nucléaire. Cet accord économique et scientifique donne du pouvoir aux dirigeants nommés par le parti.
1960 | La guerre nucléaire
«Notre monde déjà dangereux vient de le devenir bien plus. Les informations indiquant que le gouvernement des Etats-Unis envisagerait de recourir de façon préventive aux armes nucléaires contre le Proche-Orient devraient faire tinter la sonnette d’alarme : cette guerre des nerfs nucléaire a aujourd’hui dix ans, elle pourrait non seulement être la mauvaise guerre menée à un moment inopportun, mais elle pourrait rapidement déraper. Engager des armes nucléaires dans un conflit avec le Proche-Orient peut nous conduire à la catastrophe mondiale.»
Dag Hammarskjöld, secrétaire général suédois de l’U.N.A.
Le président Eisenhower a une occasion d’expliquer pourquoi il pense qu’un rapprochement aussi radical d’une politique extrémiste est justifié et nécessaire. Au minimum, un changement d’une telle portée devait être présenté au Congrès pour qu’il en débatte avant que l’U.N.A n’entre en guerre avec le Proche-Orient. Les annonces d’une frappe nucléaire préventive cadrent avec les opinions extrémistes exprimées par l’ex-président Truman de la position nucléaire et avec le dédain que manifeste le gouvernement pour l’U.R.S.S et le Proche-Orient majoritairement allié avec les Soviétiques.
Selon ces informations, le secrétaire de la défense a donné ordre au commandement stratégique des États-Unis de mettre au point des plans pour utiliser des armes nucléaires. «Se servir de l’arsenal nucléaire de l’U.N.A serait la décision la plus fatidique dans l’histoire de l’humanité. Il faut faire la distinction cruciale et historique qui existe entre armes classiques et nucléaires. Les armes nucléaires font partie d’une classe particulière pour de bonnes raisons : leur unique pouvoir de destruction et leur capacité à menacer la survie même de l’humanité. Elles ne sont employées que dans les pires circonstances» met en garde le secrétaire général de Norvège. A ceci Eisenhower répond : «L’existence de notre nation est menacée. L’arme nucléaire est parfaitement indiquée pour renverser la menace du Proche-Orient».
En déclarant ouvertement qu’il faut libérer le génie nucléaire, Eisenhower met fin à dix années de tensions ; la première bombe nucléaire frappe au début de l’année 1960 en Iran. Les ressources de pétrole du Proche Orient sont les premières cibles. L’U.R.S.S ripostera sur les territoires de l’Orient alliés à l’U.N.A. Les retombées radioactives sont désastreuses pour toutes les populations. Les missiles nucléaires explosent un peu partout sans qu’on sache où et quand.
Au printemps 1960, ce sont plus de 150 bombes nucléaires recensées qui frappent le sol du Proche Orient à l’Extrême-Orient. L’humanité pense alors à la fin du monde, car les tirs de missiles atomiques s’approchent peu à peu des nations «mères». Des scientifiques russes et américains mettent à jour des études qui annoncent que le rythme actuel de la guerre nucléaire risque fortement d’engendrer la baisse de la température planétaire, créant ainsi un hiver nucléaire catastrophique.
Face à la terreur qu’engendre la guerre nucléaire, le parti travailliste progressiste « New Left », un parti communiste des États-Unis, gagne en influence et surtout en popularité. L’idée d’une démocratie de participation séduit de nombreux Américains qui ébranlent le Parti Démocrate et Républicain. Aux prochaines élections américaines les journaux n’hésitent plus à parler de la fin d’un face à face, mais bien d’une opposition politique triangulaire. Face à des pressions extrêmes sous menace de fin du monde, le K.G.B parvient à manipuler les consciences des hautes autorités : la cours suprême autorise qu’un Parti communiste puisse se présenter aux élections américaines, ce qui va avoir une indiscutable influence sur la guerre nucléaire. On parlera plus tard du « Mal des bunkers », car c’est précisément par l’intermédiaire des hommes d’influence cachés dans les abris anti-atomiques que le K.G.B parviendra à infiltrer l’administration de l’U.N.A et changer la loi sur les élections américaines.
Suite à un rapport alarmant sur les conséquences de la radioactivité, L’U.N.A et l’U.R.S.S désengagent les frappes stratégiques nucléaires, mais les bombardements et les attaques navales s’accentuent, ils visent les plateformes pétrolières américaines puis les territoires soviétiques conquis par les forces terrestres américaines. La riposte éclate et frappe les infrastructures de ressources en Russie. La Russie s’apprête à lancer un assaut au cœur des États Unis avec les chars qui furent déployés sur les terres hostiles radioactives. Malgré le désengagement nucléaire, Eisenhower, rendu fou par la popularité du communisme sur le territoire américain et par l’invasion planétaire soviétique, ordonne de faire usage de l’arme atomique en plein Moscou en congédiant son État Major. Face à une telle dérive, le Congrès s’oppose au Président et la Cour Suprême engage les procédures d’impeachment pour démettre Eisenhower de ses fonctions.
1960 | Cessez-le-feu nucléaire
Face à l’indiscutable domination soviétique, la paix est déclarée officiellement par Brejnev qui accepte la reddition de l’Amérique et des nations de l’U.N.A entré dans le conflit ; Eisenhower l’annonce avec une rage contenue dans une apparition télévisuelle en hiver 1960 : « Agissant au nom du Haut Commandement américain et des forces de l’United Nations Agreement, déclarons par la présente que nous offrons la reddition au Haut Commandement soviétique, de toutes les forces de terre, de mer et de l’air qui sont à cette date en dehors du territoire américain. Nous acceptons selon les accords de l’U.N.A et de l’U.R.S.S, de donner l’indépendance aux nations engagées et donne l’ordre à l’abandon de toutes opérations militaires en dehors du territoire américain.»
Après l’apparition de Brejnev, le secrétaire général du parti communiste, le monde s’interroge : Où est Staline ?
1961 | Bilan de la guerre nucléaire
Tous les historiens s’accordent à dire que la guerre nucléaire n’était pas une guerre totale.
En effet, en U.R.S.S comme en U.N.A, les frappes furent dans un premier temps ciblées sur des points de ressources stratégiques avant d’être des frappes sur des infrastructures militaires. Aucune zone urbaine ne fut spécialement visée, sauf au Moyen Orient, mais ici encore, et malgré l’atrocité de la destruction, l’U.N.A et l’U.R.S.S s’accordent à dire qu’il s’agissait de dommages collatéraux. L’envergure de la guerre nucléaire frôla cependant la catastrophe écologique mondiale, mais l’hiver dit nucléaire n’eut pas lieu, bien que la température globale planétaire subît une légère chute. Les effets secondaires sont très inférieurs aux effets directs des bombes. Les soldats russes exposés aux manœuvres sur les champs de bataille irradiés furent décorés. En U.R.S.S, chaque victime de la guerre se voit honorée et bénéficie d’un traitement pharmaceutique novateur élaboré et mis en place par les scientifiques du projet Kallista, qui avait prévu les conséquences de cette guerre.
1961 | Nixon gagne les élections face à Kennedy et Hall
Eisenhower a exceptionnellement conservé le titre de président jusqu’à la fin de la troisième guerre mondiale. Suite à la reddition, Eisenhower est jugé pour crime contre l’humanité suite aux décisions sans discernement de faire usage de l’arme nucléaire, plongeant les États Unis dans une faillite sans précédent et laissant derrière sa présidence un bilan apocalyptique. Le peuple veut du renouveau et pousse à une élection éclair. Trois nouvelles figures vont alors se présenter : Nixon, Kennedy et Hall.
Grande première en 1961. Les débats télévisés entre les candidats à la fonction suprême font leur entrée dans le rituel de l’élection présidentielle américaine. Cette année-là aucun pronostic ne peut départager nettement les trois candidats : chez les démocrates la jeunesse de John Fitzgerald Kennedy séduit les électeurs du renouveau, le républicain Richard Nixon incarne la «peur rouge» encore présente et reste le candidat de la fermeté face aux Soviétiques, le communiste Gus Hall est à la fois la voix antisystème des ouvriers et l’unique solution pour éviter une seconde guerre nucléaire avec l’U.R.S.S.
Nixon sort vainqueur avec 216 voix des grands électeurs et devient président des États-Unis face à Hall qui obtient un score historique pour le CPUSA de 210 voix dépassant très largement Kennedy qui n’obtient que 112 voix pour les démocrates.
1962 | Le premier homme sur la lune: Le Russe Leonov
Après la mise en orbite terrestre à 190km de la Terre de Vostok 2, le module lunaire Soyouz 2 russe se dirige vers la lune à la vitesse de 40km/h. Il se pose en douceur quatre jours plus tard. À 6h52, dans la nuit du 30 août, Leonov met le pied (droit) sur la Lune. Un milliard d’êtres humains suivent l’exploit en temps réel ou presque sur leurs écrans de télévision et à la radio. À leur attention Leonov lâche une phrase vouée à l’histoire : «Nous avons timidement franchi l’atmosphère, l’homme nouveau est libre de quitter la terre.» Précisons que cette phrase avait été préalablement soumise aux dirigeants soviétiques. Leonov avait été désigné pour être le premier à marcher sur la lune. De retour sur la Terre après un peu plus de dix jours d’absence, les astronautes ramènent 24kg d’échantillons de minéraux lunaires. Les études de ces échantillons vont être décisives quant aux nouvelles ambitions soviétiques ; les scientifiques découvrent l’Hélium 3 contenu dans la pierre lunaire, et commencent à s’orienter vers une nouvelle source d’énergie.
Non seulement cette mission rehausse le prestige de l’U.R.S.S d’après guerre nucléaire, mais elle fait davantage reculer l’espoir des États-Unis de contenir la conquête soviétique sur le monde. Nixon n’a d’autres choix que celui d’accentuer la menace militaire et se lance dans la multiplication des défenses navales et aériennes.
1963 | Deuxième phase du projet Kallista : Exploitation lunaire soviétique
Explorer la Lune est devenu la priorité soviétique. Le satellite de la terre est au cœur d’un projet pharaonique de mise en place de bases permanentes afin d’exploiter l’Hélium 3 présent en grande quantité et fournisseur d’énergie. La réserve d’Hélium 3 est l’élément principal de recherche d’avancée russe sur une nouvelle conception de centrales à fusion qui génèrent d’énormes quantités d’énergie. Le tout sans déchet radioactif.
Longtemps la conquête de la lune a été l’objet de tous les records et même d’un concours entre les États-Unis et l’U.R.S.S. La supériorité technique, scientifique et surtout politique sur le monde a été Russe. D’après les échantillons du sol ramenés lors de la mission de Vostok 2, la teneur en Hélium 3 est très importante. Pas moins d’un million de tonnes. En raison de sa rareté, l’hélium est la source d’énergie la plus chère, un coût que les responsables politiques russes ont anticipé dans le projet Kallista pour une application immédiate civile et militaire après la guerre nucléaire. De nombreux projets de construction de bases lunaires permanentes sont d’ores et déjà sur la table.
La Russie est en compétition mais reste leader pour mettre en place tout ce dispositif. Les Russes comptent bien maintenir leur monopole énergétique et font savoir qu’avant l’an 1970, leur base sera implantée sur la Lune. Dans quelques années l’U.R.S.S se dit capable de démarrer un service de transport régulier entre la Terre et son satellite en utilisant Kliper, le successeur des capsules Soyouz, un remorqueur spatial et un vaisseau cargo. Un autre projet rattaché au projet Kallista rassemble d’innombrables biologistes, botanistes, physiciens et généticiens et amorce déjà la troisième phase du projet. Rien ne semble pouvoir arrêter l’hégémonie soviétique sur le monde.
1963 | Le déclin de l’Union Soviétique
Staline meurt le 2 Mars 1953, au lendemain de la signature du projet Kallista. La révélation inconcevable de l’opération « Krasny Znak », paru sous le titre « Opération Red Mark » dans le New York Times, est le début du déclin de l’U.R.S.S : les tensions et l’imminence de la guerre nucléaire ont conduit le K.G.B, sous la direction de Brejnev, à ne rien révéler sur la mort de Staline. «Tous les jours nous nous répétions : la troisième guerre mondiale éclatera demain, il nous faut conserver l’icône de Staline.» déclare un proche de Brejnev.
Le parti communiste n’a eu de cesse de cacher cette vérité au peuple depuis plus de dix ans. Le K.G.B est à l’origine de ce complot et de ce mensonge. Mais la vérité éclate grâce à des documents fournis par des agents doubles du Mi6 dans le New York Times.
Le peuple est sous le choc. Comment le Petit Père du peuple est-il mort ? Certains ne peuvent y croire. Nombreux sont ceux qui, même mort, craignent Staline. Les stalinistes lancent un règlement de comptes contre le pouvoir de Brejnev qui se met en place. C’est une période où de nombreux assassinats sont perpétrés. Le K.G.B expose alors les traits du dictateur Staline comme un criminel de masse avec son culte de la personnalité. Un second traumatisme chamboule alors la société soviétique et ricoche sur toutes les nations alliées de l’U.R.S.S. Rapidement les séparatistes affrontent ouvertement les conservateurs. Des menaces de guerres de plus en plus inquiétantes se retournent contre l’U.R.S.S par les forces séparatistes. Les conservateurs ordonnent le recours à la force militaire, sous les ordres du Général Laskov, face aux séparatistes qui tentent d’imposer leur traité.
1964 | La force séparatiste
L’Orient et l’Asie se soulèvent et aspirent à leur indépendance idéologique. Ces nations désirent fonder une nouvelle ère en leur nom. Ce renversement se fait dans la terreur, guerre civile, attentat nucléaire en plein Moscou et de très nombreuses prises d’otages. Le Comité d’Etat pour l’état d’urgence ordonne de protéger Moscou. Les travailleurs manifestent. L’U.R.S.S perd en crédibilité. Les Soviétiques pensent alors perdre le soutien de l’Europe Ouest et des pays de l’Est.
Sous la menace des séparatistes, l’armée rouge doit rejoindre leurs cantonnements ; mais en pleine manœuvre, l’armée entre en guerre contre la population. Une guerre civile éclate à Moscou et fait des milliers de morts. En l’absence d’un chef leader charismatique, les tentatives diplomatiques russes échouent. «Une personne avisée doit faire tous ses calculs, notamment lorsque nous avons affaire au soulèvement d’un peuple qui sait comment frapper, mais ne sait pas comment se sortir du bourbier.» déclare Brejnev lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion du Parti soviétique. Il répond à un journaliste qui l’interroge pour savoir si le Proche Orient peut craindre une frappe soviétique contre les nations à l’origine du soulèvement. Brejnev répond: «Nous espérons que cela ne se produira pas. Nous souhaitons un dialogue et une entente pour éviter de nouvelles destructions et à l’Union Soviétique davantage de morts».
Face à de nombreux attentats et à des enlèvements massifs, Brejnev capitule et donne l’indépendance aux nations d’Orient et d’Asie plongées dans le chaos. L’U.N.A veut soutenir l’Orient, mais les pays se montrent particulièrement silencieux à leurs multiples propositions. Sans dirigeant russe, l’U.R.S.S reste une fiction juridique. Suite à un démantèlement sanglant, l’Ukraine, la Pologne, la Hongrie, la Yougoslavie et la Croatie deviennent à leur tour indépendants.
Contre toute attente la France et l’Allemagne restent dans l’Union Soviétique et participent à l’orchestration de la mise au pouvoir du futur leader soviétique prévu pour 1965.
Une question demeure: « Qu’est-il advenu de l’héritage nucléaire et technologique soviétique ?» De nouvelles menaces pèsent sur l’U.R.S.S. L’Ukraine, dépositaire d’armes nucléaires se montre hostile et menace à la fois l’U.N.A et l’U.R.S.S. Les autorités de l’Orient se sont rassemblées en grand nombre et ont affirmé que leur pays se préparait à tous les cas de figure, y compris à un possible recours à la force si l’U.R.S.S ne déclarait pas officiellement l’indépendance des pays de l’Orient. L’Asie s’embrase sous l’impulsivité civile en conflit avec l’ingérence de leurs chefs leaders. Seul le Japon semble être entré en torpeur.
1965 | Prise de pouvoir d’Ivanova
Ivanova est née en 1916 d’une famille paysanne. En 1920 sa famille s’installe à Leningrad. Elle reçoit une instruction stricte durant son enfance. Sa véritable instruction militaire commence à la vingtaine dans l’infanterie, puis très vite comme pilote de chars, puis comme pilote d’avion dans l’armée rouge. Elle participe aux conflits opposant l’U.N.A à l’U.R.S.S au Proche Orient dans les années 1958, et devient très vite un emblème de la défense soviétique.
En 1959 l’U.R.S.S a besoin de héros pour la propagande soviétique. Selon ses propres déclarations, Ivanova sera «confinée» dans des bureaux administratifs. Durant les défilés qui mettent à l’honneur les héros de l’armée rouge, elle paraît transparente face à une icône comme Leonov. Elle abandonne son poste administratif et rejoint le K.G.B au sein duquel elle excelle. Sa force de persuasion et sa prestance font très vite d’elle une personnalité influente. Elle sera à la tête d’une unité d’élite d’espionnage qu’elle conçoit grâce à ses alliés politiques dont Brejnev ; sans le savoir, ils viennent de mettre en place un nouveau leader russe.
Rappelons que le lourd secret de l’opération «Red Mark» a ébranlé le pouvoir russe sur le monde. L’Union Soviétique s’est écroulée. Le Comité d’Etat pour le Comité d’Urgence a ordonné de protéger Moscou. Les travailleurs manifestaient. L’U.R.S.S. perd en crédibilité. Brejnev devient alors le seul porte-parole communiste représentant de l’U.R.S.S. Mais les décisions sont prises dans la précipitation et de nombreux enjeux mondiaux sont abandonnés pour conserver le pouvoir en Europe. Les présidents se succèdent, certains sont empoisonnés trois mois après leur élection d’autres ne parviennent pas à contenir la population civile et plongent l’U.R.S.S. dans le chaos.
En 1965 Sveta Ivanova se présente à la présidence ; on parle encore de sa première intervention comme «l’éveil de la Russie». Ivanova amorce une critique de tous ses dirigeants, dont certains sont encore en fonction. L’attaque la plus sérieuse a lieu lors d’une retransmission télévisuelle. Ivanova apparaît avec ses longs cheveux blonds, son costume sombre et son visage inexpressif, prête à en découdre. Elle révèle les agissements du K.G.B et destitue un à un tous les hauts fonctionnaires dans des affaires de corruption graves ; elle les désigne alors qu’ils sont filmés au premier rang dans l’assemblée lors du discours. Elle révèle l’existence de son unité d’élite d’espionnage et dévoile son mépris pour ses prédécesseurs, pour Staline et la politique menée jusqu’alors. Elle termine son discours par un nouvel élan, reprenant avec subtilité les idéaux communistes. Pour marquer le renouveau, le drapeau officiel de l’U.R.S.S devient un cercle de douze étoiles dorées sur fond rouge avec une treizième étoile plus grande en son centre.
Belle femme, les journalistes américains comparent l’intervention d’Ivanova à l’effet d’une bombe atomique. Son discours est rapidement diffusé à travers le monde. Les leaders communistes de l’époque soutiennent alors le «rapport attribué au camarade Ivanova» et s’appuient sur cette nouvelle icône du renouveau pour relancer la machine propagandiste.
En lançant d’elle-même les arrestations et les procès des anciens dirigeants politiques qui affirmaient agir sous les directives de Staline, poursuites qu’elle juge inévitables, Ivanova contrôle personnellement le mouvement politique, et lui fixe des limites claires : «[…] le communisme n’est pas remis en cause, ni le projet Kallista.». Le gouvernement parvient à apaiser les tensions avec les mouvements séparatistes, réaffirme l’industrialisation forcenée, et présente le Parti comme innocent en soi. Les privilèges du socialisme sont considérés comme acquis, pouvant à eux seuls assurer le développement et la prospérité de l’Union Soviétique.
Afin de mettre un terme à la menace ukrainienne et prouver à Nixon que l’U.R.S.S est restée maître de l’Europe, Ivanova renverse le pouvoir et fait arrêter les contestataires les plus dangereux à l’aide d’unités spetsnaz d’élites. En moins de vingt quatre heures l’Ukraine entre de nouveau dans l’Union Soviétique ainsi que la Pologne et la Yougoslavie. La corruption divisera les mouvements séparatistes et promulguera les plus opportunistes à diriger les provinces sous le drapeau soviétique.
Les Organisations Internationales pour la paix ainsi que le Ministre des affaires étrangères soviétiques Mikoyan insistent sur la nécessité d’un accord vers un désarmement mondial et une surveillance des armes à destruction massive, un appel à la raison pour éviter une quatrième guerre mondiale. Mais Ivanova refuse un tel accord lorsqu’elle prend connaissance de la relation étroite qu’entretient le Japon avec les États-Unis.
La réorganisation mondiale reste chaotique, mais les cellules soviétiques en Orient parviennent à “financer” la confiance des leaders qui se tournent à nouveau vers l’U.R.S.S. Les forces séparatistes asiatiques tentent de renverser les dirigeants de l’Union Soviétique et tirer avantage des projets alloués dans leur pays. C’est ainsi que le Japon, resté silencieux, a secrètement échangé des technologies avancées soviétiques avec les États-Unis. Ivanova déléguera ses pouvoirs à la Corée et à la Chine pour stabiliser toute l’Asie. Kim Il Sung et Mao Zedong mettront rapidement un terme aux échanges entre les U.S.A et le Japon et dirigeront conjointement les nouvelles fédérations soviétiques d’Asie en soumettant le Japon à une surveillance étroite et une restriction des libertés.
Au début de l’année 1966, un observateur du Times déclare : “En 1963 l’U.R.S.S a planté un premier drapeau rouge sur la Lune, trois années plus tard un second a été planté sur Terre.” l’article décrit en effet assez bien l’influence planétaire de l’Union Soviétique sur le monde. Au cœur même des États Unis l’influence des propagandes augmentent significativement les tensions. Dans un climat anxiogène de paranoïa permanente, des guerres civiles éclatent entre les citoyens pro-Nixon et les communistes laissant l’Amérique dans un chaos perpétuel. Nixon sera réélu de justesse face au parti communiste du CPUSA. Les observateurs s’accordent à dire que sans les mouvements séparatistes à l’encontre de l’U.R.S.S, les États-Unis auraient été la seconde force communiste mondiale.
1966 | Troisième phase du projet Kallista : NeoGen
En U.R.S.S, des chercheurs français annoncent la fonctionnalité d’un programme appliqué à un ordinateur nommé NeoGen qui exécute des opérations logiques en fonction des ensembles d’instructions que lui donne des fonctionnaires chargés à la gestion des données, aussi complexes soient-elles. Jamais l’homme n’avait conçu une machine aussi avancée. L’ensemble fut développé depuis les années 1920, perfectionné avec le projet Kallista puis évolua grâce aux nouvelles technologies testées et employées durant la guerre nucléaire en 1960. Lors de l’opération « Red Mark » NeoGen fut exploité pour imiter les prises de décisions de Staline et pour contrefaire les documents officiels.
Ivanova instaure un vote rendu public au sein de son parti sur le choix d’une avancée révolutionnaire. Elle fait de multiples apparitions télévisuelles, entourée par des agents de communication, ce qui n’est jamais arrivé auparavant.
Soutenue par un scientifique de renom, Vassily Kuprevich, Ivanova déclare durant l’été 1966:
« Notre question est de savoir s’il faut continuer à penser, à éduquer, à pratiquer et à construire le devenir du peuple tout entier dans le cadre d’un engagement visionnaire passé, celui du premier projet Kallista instauré par Staline, ou de constituer un nouvel ordre humaniste idéal, un nouveau communisme, où de nombreuses réformes seront appliquées en respectant la réorganisation sociale juste qu’il implique. L’évolution du projet Kallista nous garantit sa viabilité, nous conduit à une nouvelle ère, à un peuple nouveau qui bénéficiera des bienfaits des dernières avancées technologiques et génétiques. La question se résume donc à cette alternative : souhaitez-vous poursuivre point par point le projet Kallista du passé ou être les fondateurs du projet Kallista néo-soviétique ?»
Sveta Ivanova
Cet extrait d’un discours d’Ivanova n’est qu’une infime partie des soixante quatre pages de discours rendu public qu’elle prononça. Son discours fut remarquablement inspiré par les pensées post-humanistes. Ils voteront majoritairement pour le Néo-soviétisme.
NeoGen calcule les naissances et l’avenir des enfants en fonction des données administratives, oriente l’avenir de l’U.R.S.S vers toujours plus de production et d’efficacité ; parmi d’innombrables versions et sous programmes NeoGen, l’évolution technologiques, génétiques et les recherches scientifiques sont au coeur des priorités budgétaires.
Suivant les directives du programme de NeoGen, les enfants de moins de 8 ans sont pris en charge aux complexes éducatifs de NeoGen. Tous les parents doivent remettre leur enfant, et ne seront en charge de leur éducation qu’à partir de l’âge de 8 ans. D’innombrables manifestations éclatent depuis l’adoption de ce contrôle des naissances, jugé dans un premier temps inhumain. Mais les droits de visite des parents et le confort des établissements offrent une vie meilleure aux enfants et rassurent la majorité de la population. Des familles entières se regroupent et commencent à entrer ouvertement en conflit avec le régime soviétique. Ils seront accompagnés pour mieux comprendre les enjeux; mais certains préfèrent vivre comme des marginaux et trahir le parti.
Pour glorifier l’avancée de la machine, de grands joueurs d’échec, tels que Vladimir Antochine, sont confrontés à NeoGen. Tous échoueront. NeoGen parvient à calculer, grâce à ces deux mille cinq cents processeurs, plus de 2 milliards de coups à la seconde. A cette époque NeoGen n’en est encore qu’à son stade expérimental car certains scientifiques parlent «d’intelligence quantique» à venir.
Les avancées à venir vont encore améliorer NeoGen. Lorsque Vasily Kuprevich rencontre Sveta Ivanova en 1965, une forme de relation intellectuelle intime se crée. Kuprevich est un génie scientifique, biologiste et botaniste de renom, qui a activement participé au développement de la bio-technologie de la nouvelle Europe. Il se montrera souvent comme conseiller aux cotés d’Ivanova. Kuprevich est connu pour ses écrits sur la possibilité de l’immortalité humaine inspirée par les écrits de Nikolaï Fedorov et de Nietzsche. Il est le chef de longue date de l’Académie biélorusse des sciences, il a fait d’importantes études sur le problème de la longévité des micro-organismes, des plantes, des animaux et des humains. Il note que certaines plantes ont vécu pendant plus de 12000 années, et établit le postulat qu’il n’y a pas de limite absolue à la durée de vie humaine. Il suggère même que la mort n’a pas toujours existé, mais qu’elle est un phénomène nécessaire dans les époques antérieures de l’évolution, la mort de l’Ancien donnant naissance au Renouveau. Il fait également partie d’une société secrète de la pensée ésotérique russe.
1966 | Kuprevich découvre l’immortalité
«Grâce à 20 ans de recherches, à l’intelligence quantique de NeoGen, aux aides et aux soutiens d’une nouvelle politique post-humaniste, l’homme est redevenu immortel»
Vasily Kuprevich.
Cette déclaration entraînera une fascination internationale. Des scientifiques, des intellectuels, des philosophes de renommée mondiale veulent être les premiers à écrire sur cette découverte, à en analyser les études, à créer des cercles de réflexion. Des demandes d’autorisations et d’échanges commencent alors à voir le jour entre l’U.N.A et l’U.R.S.S. Kuprevich se félicite de rassembler les peuples à travers le monde, il est aveuglé par sa réussite et ne voit pas se profiler de nouvelles opportunités pour les agents de Nixon d’espionner les avancées de l’U.R.S.S. Ivanova met un terme à cette réconciliation scientifique et met à l’ombre Kuprevich. En voyage diplomatique avec le gouverneur d’Autriche, Ivanova déclare: «Notre camarade Kuprevich a été aveuglé, ses déclarations hâtives ne sont que le résultat de l’excitation d’un seul homme. Nous avons bien trouvé une solution pharmaceutique innovante et de grand intérêt pour l’homo sapiens. Mais nous ne sommes qu’au premier stade de l’homo sovieticus» Plus jamais Kuprevich ne fera d’apparition publique.
1966 | Quatrième phase du projet Kallista : L’immortalité accordée au peuple soviétique
«Le renouveau du projet Kallista a été voté, rappelle Ivanova, le peuple soviétique tout entier doit mettre à profit leurs années d’efforts. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère.»
Les visites et les tests médicaux sur la population se multiplient. La fulgurance mondiale des interventions chirurgicales nécessaires à l’évolution vers l’homo-sovieticus est orchestrée par d’anciens hauts fonctionnaires de l’organisme central du Goulag. Après d’innombrables séries de tests concluants, des affiches de communication rappellent les bienfaits de ce traitement pharmaceutique qui s’administre par une journalière dose de Deut’, une solution novatrice qui paraît miraculeuse pour les plus septiques. Le corps humain peut accomplir des tâches physiques sans effort ; une heure de sommeil suffit pour évacuer sa fatigue ; suite à une blessure grave, le corps parvient à se régénérer sans difficulté. Le Deut’ permet même à certaines victimes de la guerre nucléaire de retrouver leur motricité. Le peuple se réjouit et accepte ce traitement, non pas comme un don du ciel, mais comme «un profit de leurs efforts».
Les marginaux, qui se montrent encore hostiles au plan dicté par le programme NeoGen, rassemblent de plus en plus de personnes. Mieux organisés, ils échappent aux contrôles et au traitement. Afin de limiter les agissements et les actions terroristes de ces groupuscules, Ivanova va lancer une véritable traque de ces insoumis qu’elle nommera «les Rats».
Tous les savoirs biologiques et les technologies permettent à l’U.R.S.S de créer le peuple immortel homo-soviéticus, plus d’un milliard et demi d’individus. Un échec et mat sur les autres puissances mondiales. 1966 est l’année de la réussite sans conteste de la recherche en génétique moléculaire russe, devenue la priorité depuis les découvertes de Kuprevich la même année. Dans l’une de ses dernières rares déclarations, Kuprevich proclame :
« L’homme nouveau est immortel ! L’homme nouveau est soviétique ! Je n’ai pas rêver du futur, je l’ai conçu ! »
Face à cette volonté post-humanisme de vouloir interdire toutes les religions, le chiffre 11 devient le symbole des marginaux révolutionnaires peints sur les murs et qui recouvre illégalement les affiche de propagande soviétique au risque d’être envoyé au Goulag.
O.N.Z.E n’était qu’une mouvance occulte, mi-religieuse, mi-philosophique qui prétendait expliquer la cohérence de l’univers par le déséquilibre entre quatre forces : Olt, Nilt, Zya et Elwas ; respectivement ces forces représentent toutes choses fabriquées, toutes choses naturelles, toutes choses spirituelles et toutes choses qui se manifestent par l’esprit. Le fondateur eut le génie de faire connaître son mouvement en évitant soigneusement de répondre à tous les critères de contrôles des représentants soviétiques, et afficher le mouvement O.N.Z.E comme dénué de sacré afin de pouvoir réunir les fidèles sans peur d’être pourchassés et arrêtés. La non-acceptation d’un guide prophète unique, qui répondait à la volonté de ne plus obéir à l’icône d’un chef de partie comme Staline ou Ivanova, fut la première raison du succès du mouvement. La deuxième raison de l’expansion planétaire du O.N.Z.E vînt du besoin de reconnexion avec soi, en tant qu’individu, dans un monde communiste. En effet, tout individu a la liberté de créer ou d’adhérer aux différentes visions des dits « Prophètes », O.N.Z.E devenant un terrain de jeu pour les disciples d’une nouvelle ère.
Cette même année 1966, les dissidents qui ont refusés de se soumettre à NeoGen pour devenir immortel, deviennent les « Rats » ; chassés et exécutés par des escadrons de sécurité, les membres du Politburo imposent au peuple de devenir immortel, et le comité exécutif néosoviétique interdit le chiffre 11. Il n’en faudra pas plus pour que cette mouvance deviennent le symbole contestataire et religieux par excellence.
Manipulé par une propagande parfaitement orchestrée, le peuple soviétique s’inquiète de l’altération physique qui résulte du vieillissement.
« Si l’on vieillit, déclare un haut fonctionnaire de NeoGen, c’est que notre système biologique de maintenance et de réparation est moins efficace : dans ce processus naturel de régénération cellulaire, notre corps ne fabrique pas assez de gènes, alors que grâce au Deut’ le code génétique conserve son authenticité et régénère naturellement mille fois plus de cellules. »
Face aux déclarations inquiétantes du CPUSA qui gagne en influence aux États Unis accueillant le projet de l’U.R.S.S comme salvatrice pour l’humanité, la coordination de l’U.N.A est centralisée en Angleterre au risque d’affaiblir la crédibilité de Nixon dans la fin de son mandat.
1968 | Cinquième phase du Projet Kallista : Les centrales à fusion
Les applications civiles et industrielles des centrales nucléaires ont nettement démontré que les nations ayant le plus de capacités énergétiques dominent le monde. C’est ainsi que l’U.R.S.S poussa les U.S.A à la reddition durant la guerre nucléaire.
Des chambres à vide en forme de tore voient le jour. On y expérimente la fusion avec les premières ressources lunaires composées d’hélium 3 ramené par Leonov. L’essai expérimental passe très vite à la mise en application de centrales civiles et industrielles. L’U.R.S.S met en oeuvre tous ses efforts dans la construction massive de ces centrales et reste dans l’attente du retour de la coûteuse exploitation lunaire.
L’été 1968, sept boules de feu traversent l’atmosphère. De lourdes cargaisons heurtent le sol russe suivies de la capsule d’habitation. La mission Kallista est un succès. Sept cargaisons pleines, soit 75 tonnes d’hélium 3, sont arrivées sur terre. Les centrales à fusion surproduisent de l’énergie. Personne ne pourra rendre hommage aux héros revenus sur terre avec la précieuse ressource, préférant « officiellement » rester anonymes. En l’absence de héros à vénérer, l’helium 3 incarne l’élan héroïque.
Pendant deux ans, l’U.R.S.S connaît une fulgurance technologique sans précédent ; nanotechnologie, intelligence artificielle, cybernétique, … rien ne peut arrêter son accroissement. L’avenir semble se profiler comme une incontestable hégémonie soviétique planétaire.
Les élections américaines de 1969 s’annoncent mouvementées : Carter se présente comme républicain-démocrate contre Hall bien déterminé à convaincre sur son choix de société nouvelle en s’appuyant sur là toute-puissance Union Soviétique. Mais lors d’un vote à bulletins secrets, le Parlement américain valide l’abolition de la limite des mandats présidentiels et dans le même temps Nixon s’autoproclame président. Les États-Unis auraient sans aucun doute étaient dirigés par un président communiste si Nixon n’avait pas prouvé par la force qu’il disposait des vrais pouvoirs aux U.S.A. Cette décision va provoquer une véritable guerre civile sur le sol américain.
1970 | Cataclysme
Quatre heures après avoir vécu une première onde de choc ressentie à travers le monde, l’annonce est faite par le président auto-proclamé des États-Unis Nixon: «Un astéroïde nommé Hermès va percuter la terre dans quelques minutes. Il met fin au monde que nous avons connu, à notre civilisation, à notre histoire, à l’humanité. Que Dieu protège nos âmes.»
Après une phase de calme et de résignation, la folie prend le dessus. Un souffle de particules rouges et une première secousse sismique planétaire anéantissent tous les réseaux de communication.
L’heure de l’impact sonne mais aucun astéroïde en vue.
Les jours suivants sont marqués par d’innombrables phénomènes apocalyptiques : séismes, tsunamis, éruption volcanique. Les océans et les mers se retirent d’environ dix mètres redessinant la géographie mondiale. Les rares édifices encore épargnés s’effondrent en quasi-totalité. Les structures d’énergie nucléaire éventrées laissent s’échapper des fumées empoisonnées et radioactives.
Désorganisée, l’Union Soviétique doit faire face à une dégénérescence apparue chez l’homo-soviéticus en manque de Deut’. Le peuple immortel, soit près d’un milliard et demi d’individus dans le monde, est en manque de Deut’. Laissés sans traitement ils contractent «la vision grise». Les premières victimes deviennent agressives et sans contrôle, ce qui provoquera de nombreux morts. Les autorités mettent les suspects en quarantaine, les éloignant des civils non atteints. L’armée rouge contient les « dégénérés » et mène une relative sécurité dans le chaos ambiant en créant des zones de ravitaillement de Deut’ sous haute surveillance.
1970 | Une nouvelle ère
Dans un paysage contaminé et radioactif sur de grandes étendues, les survivants n’ont d’autres choix que de se laisser guider par les anciennes autorités gouvernementales soviétiques ou de trahir les autorités en rejoignant des groupes violents. La nature meurt lentement alors que dans certaines zones elle reprend ses droits avec une vitesse stupéfiante. Le peuple survit grâce aux chercheurs soviétiques et au Deut’ élaboré dans les années 1966. Entre l’ancien gouvernement et les clans de «Rats» les jeux d’influence et les conflits d’intérêts ont déjà repris. Ils tournent vite en affrontement quand l’indispensable est en jeu, et le moindre faux-pas peut coûter très cher.
Les relais gouvernementaux protègent les communautés civiles et les survivants égarés se procurent des armes. Les zones militaires renversées par les «Rats» deviennent des forteresses communautaires. Il existe aussi de très nombreux relais transformés en de véritables points de ralliement. Parfois ces relais deviennent des camps de réfugiés où l’on réapprend à vivre sous l’autorité d’un Chef Leader autoproclamé.
À l’Ouest de l’Europe certains prétendent qu’il existe une cité nouvelle, immense et majestueuse, dans un territoire nommé la Zone NK.
Le gouvernement encore en fonction œuvre pour procurer du Deut’ au civil, reconstruire une civilisation, vivre en communauté, nourrir les civils tout en appliquant le programme des protocoles administratifs soviétiques dicté par NeoGen.
Durant cette période post-apocalyptique naît une croyance dominante issue d’un culte qui a longtemps influé les communautés marginales nommé «O.N.Z.E». Le chiffre 11 fut utilisé à de nombreuses reprises pour revendiquer les actions terroristes des «Rats» à l’encontre de la population rendu immortel. La position du Politburo encore en place est claire : «Cet obscurantisme est interdit et détourne le peuple des vrais enjeux : reconstruire une Europe et une organisation sociale communiste sous le modèle d’Ivanova.»
1971 | Réorganisation soviétique
L’ampleur de la catastrophe ne permet pas à l’Union Soviétique de renaître. S’appuyant sur les valeurs du communisme et sur l’obéissance des autorités compétentes, NeoGen transmet des directives aux dirigeants afin de réorganiser l’humanité. L’armée rouge est chargée de regrouper les civils et de les recruter. Mais inévitablement l’armée se confronte à des civils marginaux peu enclins à se laisser soumettre. Seul le manque de Deut’ permet de regrouper quelques survivants perdus. Obéissants et protocolaires, les agents administratifs parviennent à accomplir des prouesses pour prouver que les rouages de l’Union Soviétique sont toujours fonctionnels.
En marge de cette réorganisation soviétique, des factions naissent autour d’idéologies et de chefs leaders charismatiques : gangs, prophètes, anciens dirigeants syndicalistes, hauts fonctionnaires, la liste des groupuscules naissants autour de nouveaux symboles dépassent très largement les forces mobilisées par les anciennes autorités de l’U.R.S.S.
1972 | La révélation
Grâce à l’opiniâtreté d’un groupe de survivants composés de hauts fonctionnaires soviétiques et d’agents du K.G.B, le gouvernement en place parvient à obtenir des informations top secrètes sur les origines du cataclysme planétaire.
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