1966 | TROISIÈME PHASE DU PROJET KALLISTA : NEOGEN

1966 | TROISIÈME PHASE DU PROJET KALLISTA : NEOGEN

En U.R.S.S, des chercheurs français annoncent la fonctionnalité d’un programme appliqué à un ordinateur nommé NeoGen qui exécute des opérations logiques en fonction des ensembles d’instructions que lui donne des fonctionnaires chargés à la gestion des données, aussi complexes soient-elles. Jamais l’homme n’avait conçu une machine aussi avancée. L’ensemble fut développé depuis les années 1920, perfectionné avec le projet Kallista puis évolua grâce aux nouvelles technologies testées et employées durant la guerre nucléaire en 1960. Lors de l’opération « Red Mark » NeoGen fut exploité pour imiter les prises de décisions de Staline et pour contrefaire les documents officiels.

Ivanova instaure un vote rendu public au sein de son parti sur le choix d’une avancée révolutionnaire. Elle fait de multiples apparitions télévisuelles, entourée par des agents de communication, ce qui n’est jamais arrivé auparavant.

Soutenue par un scientifique de renom, Vassily Kuprevich, Ivanova déclare durant l’été 1966:

« Notre question est de savoir s’il faut continuer à penser, à éduquer, à pratiquer et à construire le devenir du peuple tout entier dans le cadre d’un engagement visionnaire passé, celui du premier projet Kallista instauré par Staline, ou de constituer un nouvel ordre humaniste idéal, un nouveau communisme, où de nombreuses réformes seront appliquées en respectant la réorganisation sociale juste qu’il implique. L’évolution du projet Kallista nous garantit sa viabilité, nous conduit à une nouvelle ère, à un peuple nouveau qui bénéficiera des bienfaits des dernières avancées technologiques et génétiques. La question se résume donc à cette alternative : souhaitez-vous poursuivre point par point le projet Kallista du passé ou être les fondateurs du projet Kallista néo-soviétique ?»

Sveta Ivanova

Cet extrait d’un discours d’Ivanova n’est qu’une infime partie des soixante quatre pages de discours rendu public qu’elle prononça. Son discours fut remarquablement inspiré par les pensées post-humanistes. Ils voteront majoritairement pour le Néo-soviétisme.

NeoGen calcule les naissances et l’avenir des enfants en fonction des données administratives, oriente l’avenir de l’U.R.S.S vers toujours plus de production et d’efficacité ; parmi d’innombrables versions et sous programmes NeoGen, l’évolution technologiques, génétiques et les recherches scientifiques sont au coeur des priorités budgétaires.

Suivant les directives du programme de NeoGen, les enfants de moins de 8 ans sont pris en charge aux complexes éducatifs de NeoGen. Tous les parents doivent remettre leur enfant, et ne seront en charge de leur éducation qu’à partir de l’âge de 8 ans. D’innombrables manifestations éclatent depuis l’adoption de ce contrôle des naissances, jugé dans un premier temps inhumain. Mais les droits de visite des parents et le confort des établissements offrent une vie meilleure aux enfants et rassurent la majorité de la population. Des familles entières se regroupent et commencent à entrer ouvertement en conflit avec le régime soviétique. Ils seront accompagnés pour mieux comprendre les enjeux; mais certains préfèrent vivre comme des marginaux et trahir le parti.

Pour glorifier l’avancée de la machine, de grands joueurs d’échec, tels que Vladimir Antochine, sont confrontés à NeoGen. Tous échoueront. NeoGen parvient à calculer, grâce à ces deux mille cinq cents processeurs, plus de 2 milliards de coups à la seconde. A cette époque NeoGen n’en est encore qu’à son stade expérimental car certains scientifiques parlent «d’intelligence quantique» à venir.

Les avancées à venir vont encore améliorer NeoGen. Lorsque Vasily Kuprevich rencontre Sveta Ivanova en 1965, une forme de relation intellectuelle intime se crée. Kuprevich est un génie scientifique, biologiste et botaniste de renom, qui a activement participé au développement de la bio-technologie de la nouvelle Europe. Il se montrera souvent comme conseiller aux cotés d’Ivanova. Kuprevich est connu pour ses écrits sur la possibilité de l’immortalité humaine inspirée par les écrits de Nikolaï Fedorov et de Nietzsche. Il est le chef de longue date de l’Académie biélorusse des sciences, il a fait d’importantes études sur le problème de la longévité des micro-organismes, des plantes, des animaux et des humains. Il note que certaines plantes ont vécu pendant plus de 12000 années, et établit le postulat qu’il n’y a pas de limite absolue à la durée de vie humaine. Il suggère même que la mort n’a pas toujours existé, mais qu’elle est un phénomène nécessaire dans les époques antérieures de l’évolution, la mort de l’Ancien donnant naissance au Renouveau. Il fait également partie d’une société secrète de la pensée ésotérique russe.