1960 | LA GUERRE NUCLÉAIRE
«Notre monde déjà dangereux vient de le devenir bien plus. Les informations indiquant que le gouvernement des Etats-Unis envisagerait de recourir de façon préventive aux armes nucléaires contre le Proche-Orient devraient faire tinter la sonnette d’alarme : cette guerre des nerfs nucléaire a aujourd’hui dix ans, elle pourrait non seulement être la mauvaise guerre menée à un moment inopportun, mais elle pourrait rapidement déraper. Engager des armes nucléaires dans un conflit avec le Proche-Orient peut nous conduire à la catastrophe mondiale.»
Dag Hammarskjöld, secrétaire général suédois de l’U.N.A.
Le président Eisenhower a une occasion d’expliquer pourquoi il pense qu’un rapprochement aussi radical d’une politique extrémiste est justifié et nécessaire. Au minimum, un changement d’une telle portée devait être présenté au Congrès pour qu’il en débatte avant que l’U.N.A n’entre en guerre avec le Proche-Orient. Les annonces d’une frappe nucléaire préventive cadrent avec les opinions extrémistes exprimées par l’ex-président Truman de la position nucléaire et avec le dédain que manifeste le gouvernement pour l’U.R.S.S et le Proche-Orient majoritairement allié avec les Soviétiques.
Selon ces informations, le secrétaire de la défense a donné ordre au commandement stratégique des États-Unis de mettre au point des plans pour utiliser des armes nucléaires. «Se servir de l’arsenal nucléaire de l’U.N.A serait la décision la plus fatidique dans l’histoire de l’humanité. Il faut faire la distinction cruciale et historique qui existe entre armes classiques et nucléaires. Les armes nucléaires font partie d’une classe particulière pour de bonnes raisons : leur unique pouvoir de destruction et leur capacité à menacer la survie même de l’humanité. Elles ne sont employées que dans les pires circonstances» met en garde le secrétaire général de Norvège. A ceci Eisenhower répond : «L’existence de notre nation est menacée. L’arme nucléaire est parfaitement indiquée pour renverser la menace du Proche-Orient».
En déclarant ouvertement qu’il faut libérer le génie nucléaire, Eisenhower met fin à dix années de tensions ; la première bombe nucléaire frappe au début de l’année 1960 en Iran. Les ressources de pétrole du Proche Orient sont les premières cibles. L’U.R.S.S ripostera sur les territoires de l’Orient alliés à l’U.N.A. Les retombées radioactives sont désastreuses pour toutes les populations. Les missiles nucléaires explosent un peu partout sans qu’on sache où et quand.
Au printemps 1960, ce sont plus de 150 bombes nucléaires recensées qui frappent le sol du Proche Orient à l’Extrême-Orient. L’humanité pense alors à la fin du monde, car les tirs de missiles atomiques s’approchent peu à peu des nations «mères». Des scientifiques russes et américains mettent à jour des études qui annoncent que le rythme actuel de la guerre nucléaire risque fortement d’engendrer la baisse de la température planétaire, créant ainsi un hiver nucléaire catastrophique.
Face à la terreur qu’engendre la guerre nucléaire, le parti travailliste progressiste « New Left », un parti communiste des États-Unis, gagne en influence et surtout en popularité. L’idée d’une démocratie de participation séduit de nombreux Américains qui ébranlent le Parti Démocrate et Républicain. Aux prochaines élections américaines les journaux n’hésitent plus à parler de la fin d’un face à face, mais bien d’une opposition politique triangulaire. Face à des pressions extrêmes sous menace de fin du monde, le K.G.B parvient à manipuler les consciences des hautes autorités : la cours suprême autorise qu’un Parti communiste puisse se présenter aux élections américaines, ce qui va avoir une indiscutable influence sur la guerre nucléaire. On parlera plus tard du « Mal des bunkers », car c’est précisément par l’intermédiaire des hommes d’influence cachés dans les abris anti-atomiques que le K.G.B parviendra à infiltrer l’administration de l’U.N.A et changer la loi sur les élections américaines.
Suite à un rapport alarmant sur les conséquences de la radioactivité, L’U.N.A et l’U.R.S.S désengagent les frappes stratégiques nucléaires, mais les bombardements et les attaques navales s’accentuent, ils visent les plateformes pétrolières américaines puis les territoires soviétiques conquis par les forces terrestres américaines. La riposte éclate et frappe les infrastructures de ressources en Russie. La Russie s’apprête à lancer un assaut au cœur des États Unis avec les chars qui furent déployés sur les terres hostiles radioactives. Malgré le désengagement nucléaire, Eisenhower, rendu fou par la popularité du communisme sur le territoire américain et par l’invasion planétaire soviétique, ordonne de faire usage de l’arme atomique en plein Moscou en congédiant son État Major. Face à une telle dérive, le Congrès s’oppose au Président et la Cour Suprême engage les procédures d’impeachment pour démettre Eisenhower de ses fonctions.